La plateforme connectée de la voiture du futur
Intégrer l’univers d’applications du client dans le véhicule à travers une plateforme connectée.
Le casse-tête de la voiture connectée : il nous manque des pièces ?
Le bon chemin : la plateforme automotive du futur doit être construite sur des composants existants. Cependant, deux obstacles bloquent la route des OEMs automobiles dans leur chemin vers la voiture définie par logiciel. L’un est l’approche propriétaire, l’autre est un manque dans la plateforme. Qu’est-ce qui doit être fait ?
Ce que les plateformes connectées souhaitent
Connaissez-vous Nick Marshall ? Non ? C’est l’homme qui est devenu célèbre pour avoir épilé ses jambes à la cire, mis des habits de femme, fumé, séché ses cheveux et tombé dans la baignoire – pratiquement au même temps. Ne prenez pas exemple sur lui. Cependant, il n’a pas été électrocuté, mais en revanche il a su exactement Ce que veulent les femmes.
Dans ce film, Nick est un pas devant nous : parce qu’il connait les besoins de sa cible. Connaître les besoins des partenaires et clients – ces informations valent au moins autant qu’un réservoir rempli ou une batterie chargée dans le monde automobile. Après avoir trouvé – sans se sécher les cheveux ni lire dans les pensées – ce que souhaitent les conducteurs de voitures, aujourd’hui nous voulons parler à propos de ce que les développeurs souhaitent. Parce que ces deux composants ont un lien direct avec ce que les plateformes connectées des voitures souhaitent (ou ce dont elles ont besoin).
Les besoins de l’utilisateur : accéder à leur univers d’applications sans barrière médiatique
Par ces temps de transformation numérique, les conducteurs veulent aussi utiliser leurs écosystèmes individuels de service dans leurs voitures – et harmonieusement. L’effort maximal à fournir pour obtenir des applications dans une voiture devrait être d’appuyer sur un bouton, et ce, uniquement si les applications ne sont pas déjà intégrées dans la plateforme in-car. Les services typiques qui sont aujourd’hui déployés, pratiquement en tant qu’accessoires, sont les services de divertissement, tels que Spotify ou Parkinfo.
Mais ce sont des exceptions. La plupart des applications qui existent en dehors de l’environnement de la voiture sont nées avec internet. Ce qui veut dire qu’elles doivent aussi jouer selon les règles d’internet : innovation, intégration, delivery et déploiements continus. Des mises à jour et extensions hebdomadaires, parfois même quotidiennes du système par des approches agiles – qui ne colle pas trop au modèle automobile avec ses longues périodes de développement. Donc, si on essaie de faire un mélange entre les écosystèmes d’applications connus et les voitures, on se retrouve avec un déséquilibre systémique.
Cependant, la vitesse joue un rôle décisif pour les constructeurs automobiles – et je ne parle pas de la vitesse de la voiture, mais de la vitesse à laquelle les produits et les services digitaux peuvent faire leur entrée dans le marché. C’est évident que les OEMs automobiles peuvent aussi bénéficier de la culture d’applications dans leur « go-to-market »
La plateforme connectée comme guide pour la voiture définie par logiciel
La plateforme connectée du futur va jouer un rôle décisif ici. Elle se base sur des composants matures qui sont déjà disponibles. Mais, certains ajouts sont nécessaires pour qu’elle puisse rentrer dans l’ère du logiciel.
Les composants existants incluent les services de voiture connectée par eux-mêmes, ainsi que des appareils externes. En plus des smartphones, ces composants peuvent être connectés à d’autres choses, comme des colonnes de charge électriques, ou à la smart home. De plus, cela inclue la flotte automobile d’un OEM avec ses plateformes in-vehicle et le backend cloud – souvent basé sur des solutions IaaS et PaaS industrie-agnostiques des hyperscalers. La connectivité mobile est un autre composant clé, et l’apport d’une entreprise de télécommunications est un ajout facultatif. Cela est nécessaire pour les services critiques de nos jours, mais à l’avenir, ce sera aussi utilisé pour des services en option, afin de permettre aux conducteurs une meilleure expérience utilisateur.
Un fossé les sépare : le monde automobile et celui des apps
Cependant, au cœur de ces composants – entre des services in-car et un PaaS industrie-agnostique – il existe un fossé qui détermine le succès de la plateforme automotive. Jusque-là, les hyperscalers ont seulement pu réduire de façon limitée cette séparation. Dans ce cas, l’environnement agile des applications et le monde des propriétaires électriques/électroniques automobiles se regardent du coin des yeux. La solution pour ce type de situation est un négociateur entre les deux parties : un PaaS de l’automobile. Le composant supplémentaire est la clé de voûte qu’une plateforme connectée nécessite. Le PaaS du secteur automobile utilise des standards établis du monde des applications pour proposer des services rapidement dans la voiture
Jusqu’à présent, les constructeurs de voitures se reposaient sur leurs propres standards pour les provisions d’applications dans les véhicules. Toutefois, cette approche n’augmente pas l’attractivité des apps. Les développeurs jouent à domicile lorsqu’il s’agit de standards internet et cloud. Et ils ne vont pas développer deux fois sur des standards différents, d’autant plus lorsqu’on compare la portée d’internet à celui du monde des petits dispositifs terminaux IoT pour les voitures. Cela veut dire que si les constructeurs automobiles veulent que leurs plateformes permettent un accès rapide et facile aux environnements d’applications, ils doivent s’adapter aux standards actuels du marché des applications.
Le PaaS automotive déroule le tapis
Le PaaS du secteur automobile fait justement cela : il ouvre la porte de la voiture pour les développeurs d’applications et ainsi promeut la culture « on board » des apps. Cela fournit aux développeurs tous les outils dont ils ont besoin dans le framework d’une bibliothèque, pour qu’ils puissent faire leurs applications spécifiques au secteur automobile avec un effort limité. Pour l’expliquer simplement : ce n’est pas la peine de réinventer la roue ; c’est mieux de monter sur le train d’internet en mouvement.
C’est le moyen de transport le plus rapide vers le rapprochement entre la voiture et l’application. Et la plateforme standardisée ne bénéficie pas uniquement aux développeurs externes, mais aussi au développement d’applications spécifiques pour la voiture. Celles-ci incluent des fonctionnalités typiques natives aux voitures. Surveillance, PKI (Public Key Infrastructure), jumeaux numériques et fonctionnalités « over-the-air », entre autres. Une plateforme pour tous qui peut apporter de réels bénéfices pour les conducteurs. Tout en évitant le vendor lock-in (verrouillage propriétaire), et en intégrant aussi les marchés régionaux.
Cette réalisation ne devrait être une nouveauté : les standards établis de l’industrie ont prouvé leur valeur par le passé, en évitant des efforts inutiles, en réduisant les coûts et en déployant des produits finis plus rapidement. La valeur ajoutée pour le conducteur n’est pas créée à l’échelle de la plateforme, mais au niveau des services offerts.
Un défi est toujours d’actualité : comment franchir le cap et passer d’une plateforme propriétaire à une nouvelle plateforme standardisée ? C’est possible uniquement si la plateforme propriétaire existante est transformée en une plateforme standardisée avec un maximum de précaution. Et cela va précisément devenir une tâche difficile à réaliser dans les années à venir – si les OEMs suivent le parcours défini. Les ajustements faits en cours de route ne sont pas populaires.
Cependant, cela établit une base pour assurer la gestion sans relâche des voitures pendant plusieurs années. Cela permet également aux OEMs d’atteindre des exigences facilement et efficacement. Et cela peut bien être une fonctionnalité qui fera la différence dans l’ère des apps qui arrive dans ce marché.
La plateforme au délà de la plateforme – Le Vehicle Operation Center
En même temps, la plateforme unifiée offre un avantage à ne pas sous-estimer. Les services fournis via la plateforme de développement automobile bénéficient aussi au VOC (Vehicle Operation Center). Le VOC permet une surveillance et un contrôle central de la totalité de la flotte automobile. Il permet notamment d’optimiser la flotte pendant l’opération, via, par exemple, des mises à jour « over-the-air », et de regrouper l’information qui est renvoyée. Faire le lien entre développement et opération.
Ce concept n’est pas tout neuf non plus : DevOps pour un management constant, et global, des flottes automobiles. Enrichie par ces trois composants en plus d’une solution future-proof pour la connectivité, la plateforme connectée représente l’avenir. Enfin, selon ce que l’on prévoit. Mais on ne peut pas compter sur l’aide de Nick Marshall pour voir dans le futur.
Les consommateurs connectés attendant une conduite connectée
La conduite connectée signifie intégrer le « temps de voiture » dans le « temps de vie », en dehors de la voiture. Une plateforme très performante dans la voiture connectée doit être capable de maîtriser cette tâche. Cela veut dire que la plateforme a une part importante de contribution pour la valeur ajoutée de la voiture. Les plateformes connectées du futur vont devenir des plateformes de services à 360°. Elles seront la base pour une grande variété de services – qui vont aller au-delà de la voiture en soit. Initialement, le management de la flotte, de chaque véhicule et du service à chaque consommateur seront couverts.
A cette fin, Elles maintiendront les relations client et offriront une marketplace pour des fonctionnalités à la demande. De plus, Elles proposeront un accès à l’écosystème de services des OEM et des fournisseurs tiers. Elles deviendront une interface pour le consommateur numérique. Une boutique dans-la-voiture qui mène vers différentes offres et permet la conception de nouveaux business models.
Article par Oliver Bahns, Senior Vice President Connected Mobility, T-Systems, Digital Solutions
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Traduction par Guido Gonzalez Calabro