Les SD-WAN : plus rapides, moins chers et meilleurs ?
La plupart des professionnels du secteur IT connaissent le fameux triangle coûts/délais/qualité. Selon la logique de ce modèle, les utilisateurs auraient le choix entre :
- une connectivité rapide et fiable, mais coûteuse,
- une connectivité rapide et économique, mais peu fiable,
- une connectivité fiable et économique, mais lente.
Dans ce scénario, la notion de temps (rapide/lent) peut faire référence à la vitesse de connexion ou au délai nécessaire pour que celle-ci soit opérationnelle. Cependant, un certain nombre de facteurs font qu’il est difficile de répondre, ne serait-ce qu’à deux de ces trois exigences, à l’aide des technologies WAN traditionnelles.
MPLS : l’heure de l’alternative ?
Pendant près de deux décennies, la technologie MPLS (Multi-Protocol Label Switching) a occupé la première place pour la configuration des WAN privés. Elle a d’ailleurs conservé sa réputation de technologie fiable jusqu’à aujourd’hui. Mais en matière de rapidité d’installation et de coût de mise en œuvre, elle n’est pas aussi séduisante. Les raisons sont multiples :
- l’éloignement géographique des succursales de nombreuses entreprises qui transfèrent de plus en plus fréquemment leurs activités depuis d’imposants sièges vers des agences de plus petite taille et plus nombreuses. Elles peuvent ainsi avoir une proximité physique plus importante avec leurs clients et employés. Cependant, l’utilisation d’une connexion MPLS pour relier l’ensemble des agences entre elles peut être un effort coûteux. Et la procédure d’intégration de chaque nouvelle agence peut s’avérer très chronophage.
- le besoin croissant en bande passante imposé par un trafic continuellement croissant de données sur le WAN (VoIP, solutions Cloud, environnements numériques de travail, etc.). Gartner a ainsi montré que la demande en bande passante augmente à un rythme annuel de 28 %, tandis que les budgets alloués à la connectivité WAN restent inchangés. En revanche, accroître la capacité d’un réseau étendu est très onéreux. Et ne correspond pas nécessairement aux besoins des entreprises. Des applications telles que Salesforce.com, Office 365 et Google Apps, ou des plates-formes Cloud telles que Microsoft Azure ont généré des flux de données « inefficaces » qui gaspillent les performances des WAN traditionnels.
Les connexions via Internet sont-elles la solution ?
En matière de rapidité et de coûts, les entreprises trouveront peut-être avantageux de connecter leurs différents sites via Internet. Les connexions via l’Internet public sont moins chères que les connexions MPLS, et offrent généralement des performances satisfaisantes et suffisantes pour des applications de cloud public et pour la navigation sur le Web. Leur mise en service prend également bien moins de temps : rarement plus de 30 jours contre 90 pour une connexion MPLS.
Selon le cabinet Nemertes Research la part d’entreprises utilisant ces dernières est passée de 30 à 55 % entre 2012 et 2014. Malgré tout, ces connexions ne sont pas toujours le Graal. Explications :
- Bien que les solutions de cloud public continuent de gagner en popularité, les entreprises feront toujours tourner certaines applications au sein de leurs clouds privés ou de ceux de leur fournisseur. Dans ce contexte, les connexions Internet peuvent parfois se révéler trop lentes et instables.
- Les entreprises décidant de remplacer certaines de leurs connexions MPLS par des connexions via Internet découvrent actuellement que la gestion de leur WAN devient alors sensiblement plus complexe.
- Substituer Les économies sont souvent moins importantes en pratique que ce que l’on aurait pu imaginer, à cause de cette complexité. Les différences de coûts entre ces deux types de connexions sont également plus faibles dans certaines régions du monde.
Malgré les imperfections des divers types de connexions disponibles, il est possible de mettre en place un WAN rapide, fiable et abordable. La solution : utiliser toutes ces connexions de manière simultanée pour ensuite choisir entre MPLS, Internet voire 4G ou Ethernet, au cas par cas.
Le SD-WAN : l’avenir
La prochaine étape pour les entreprises consiste à appliquer les principes du Software-Defined Networking (SD-WAN) à leurs réseaux hybrides. Les administrateurs réseau peuvent ainsi visualiser les différents types de connexions au sein d’un réseau unique, et répartir le trafic réseau de façon dynamique sur l’ensemble de ces connexions. Le SD-WAN garantit aussi que les applications de communication unifiée ou de VoIP bénéficient constamment des meilleures connexions.
La prochaine étape pour les entreprises consiste à appliquer les principes du Software-Defined Networking (SD-WAN) à leurs réseaux hybrides.
Selon la définition de Gartner, un vrai SD-WAN permet d’utiliser différents types de connexions simultanément. Le trafic peut alors être réparti sur les différentes connexions disponibles. En outre, le SD-WAN simplifie la gestion des réseaux étendus et prend en charge les VPN. Il s’agit clairement d’une option intéressante pour n’importe quelle entreprise d’envergure mondiale. IDC estime d’ailleurs que le marché des SD-WAN passera de 600 millions à 2,6 milliards de dollars au cours des deux prochaines années.