« SAP doit encore faire ses preuves sur le terrain »
Objectif : doper les performances des entreprises et accélérer leur transformation digitale. La nouvelle plate-forme SAP HANA se veut incontournable. Mais tout n’est pas joué. Le point de vue de Katharina Dalka, Senior Consultant au sein du cabinet de conseil PAC.
1. En quoi la plate-forme SAP HANA contribue-t-elle au processus de digitalisation des entreprises ?
La transformation numérique des entreprises françaises est une réalité. Nous avons mené une enquête* auprès de 3 000 DSI européens et il apparaît que 30 % des entreprises hexagonales mènent déjà des projets de transformation digitale au niveau groupe et 44 % au niveau de leurs entités. Dans ce contexte, SAP communique désormais en tant que « prestataire de service qui s’inscrit dans la digitalisation ». C’est un signal fort envoyé au marché ! L’architecture et les fonctionnalités du nouvel ERP s’inscrivent dans cette transformation digitale.
S/4 HANA répond aux nombreux défis de la digitalisation sous quatre grands aspects : une interface qui prend en compte les nouveaux usages des collaborateurs (ergonomie revue, priorité à la simplicité dans les applications mobiles…), une plate-forme capable de traiter les données en temps réel (plus des informations non structurées, en plus grande quantité grâce à un nouveau mode de stockage et de compression), une souplesse des modes de déploiement (traditionnel, dans le Cloud, en mode Cloud privé…) et un ensemble de solutions connexes pour relever les défis d’une entreprise en réseau, puisque SAP a fait récemment des acquisitions de solutions métiers en mode SaaS pour élargir sa réponse aux besoins des entreprises : Concur (voyages d’affaires et notes de frais), Ariba (Achats), Success Factors (RH et gestion des talents), Fieldglass (gestion des fournisseurs).
2. En quoi le nouvel ERP de l’éditeur va-t-il simplifier leur système d’information ?
Sur le principe – même si cela doit être confirmé sur le terrain – lorsque tous les modules auront été écrits, S/4 HANA devrait in fine être un progiciel unique couvrant toutes les fonctions essentielles de l’entreprise (le premier module sur le marché concernant la finance). Le nouvel ERP est doté d’une architecture de base de données simplifiée, dans la mesure où les capacités temps réel de la plate-forme permettent de réaliser des calculs à la volée. Les utilisateurs auront ainsi des informations à jour (finances, stocks, etc.) de façon immédiate, et l’ERP pourra même leur faire des recommandations grâce à des capacités intégrées d’analyse prédictive.
S/4 HANA devrait in fine être un progiciel unique couvrant toutes les fonctions essentielles de l’entreprise.
L’ERP est accompagné d’une méthode d’implémentation simplifiée elle aussi : sélection des meilleures pratiques, nouveau guide de configuration, personnalisation des plates-formes Cloud, flexibilité des modalités d’exécution, etc. Autant de moyens pour les entreprises de déployer la solution plus rapidement tout en la personnalisant à ses besoins spécifiques. De plus, l’approche préconisée par SAP est beaucoup plus tournée vers les utilisateurs puisque l’outil s’adresse aux directions fonctionnelles (RH, Achats…) en proposant des réponses plus spécifiques aux métiers qu’aux directions générales.
3. Quel va être selon vous le rythme d’adoption de SAP HANA ?
Nous avons demandé aux DSI interrogés dans le cadre de notre enquête* quelle sera la place de SAP HANA dans leur système d’information d’ici trois ans. Seulement 12 % ont répondu que ce sera la base de données stratégique de leur SI et 40 % que ce ne sera « qu’une base de données parmi d’autres » (typiquement un déploiement de BW sur HANA, pour donner un second souffle à l’entrepôt de données). Près de 33 % n’ont pas encore décidé. C’est dire si SAP a encore du chemin à faire… Le rôle des intégrateurs sera donc clé pour expliquer aux entreprises utilisatrices les avantages de la nouvelle solution dans leur transformation digitale.
Le rôle des intégrateurs sera donc clé pour expliquer aux entreprises utilisatrices les avantages de la nouvelle solution dans leur transformation digitale.
Sans préjuger de l’avenir, on peut estimer que les capacités analytiques de S/4 HANA constitueront un atout important dans cette transformation car elles permettent, en se basant sur des volumes de données massifs traités en temps réel, de réagir plus rapidement, d’inventer des offres customisées ou encore d’agir de façon proactive.
Quelques mots sur Katharina Dalka
Katharina Dalka travaille dans le conseil depuis une dizaine d’années. Elle a occupé des postes de responsable de projet au sein d’Atos Consulting autour des grands projets de transformation. Au sein de PAC, elle réalise des missions de conseil en stratégie ainsi que des analyses de marché, notamment autour de services applicatifs. Ses compétences se concentrent sur des projets de plan stratégique incluant des projets de fusion/acquisition et de due diligence. Elle est également en charge des projets internationaux au niveau groupe.
* PAC CxO 3000 survey – investment priorities