Souveraineté des données : quel rôle pour GAIA-X ?
La question de la souveraineté des données revient souvent ces derniers mois. L’invalidation du Privacy Shield qui protégeait les données européennes aux États-Unis a naturellement porté l’attention des décideurs sur cette thématique. Nous revenons aujourd’hui sur un échange entre trois acteurs du milieu sur GAIA-X et la data sovereignty.
« GAIA-X est une organisation sans but lucratif qui ne doit pas opérer un service en particulier, mais orchestrer la communauté qui construit le code que tout le monde pourra utiliser »
Docteur Maximilian Ahrens, CTO T-Systems
Qu’est-ce que la souveraineté des données et en quoi est-elle importante ?
La souveraineté est la capacité d’un État ou une institution à n’être soumis qu’à soi-même. C’est en quelque sorte un manque de dépendance à l’égard d’autres acteurs. Avoir un contrôle sur les données est absolument nécessaire pour les entreprises. Protéger les informations confidentielles et sécuriser les collaborateurs ne sont que deux aspects de cela. La souveraineté des données s’impose dès lors que vos data sont incluses dans votre business model.
« Les entreprises ont besoin d’un cloud souverain. Tout d’abord, parce qu’elles ont des données sensibles. En dehors de l’Europe, si on est une grande entreprise, on a besoin de souveraineté »
Michel Paulin, CEO OVHCloud
Être indépendant des solutions étrangères pour valoriser l’Europe
L’intérêt de solutions souveraines et Européennes est de rester légalement et physiquement dans l’espace européen. Cela développe bien entendu l’Europe en tant que puissance économique et commerciale, et favorise les échanges entre les entreprises européennes. Si vos données sont en Europe, et qu’elles sont gérées par des entreprises européennes, cela crée naturellement de la valeur pour le continent.
« C’est dans l’ADN européen : inter-opérabilité et ouverture (open-source). GAIA-X n’est pas une mauvaise copie des hyperscalers existants. C’est une alternative. »
Michel Paulin, CEO OVH Cloud
Contrôler la chaine de création de valeur de bout-en-bout
Lorsque vous utilisez un cloud, il est nécessaire d’avoir la main dessus. Ce n’est pas uniquement une question de solutions américaines ou autre. Avoir le contrôle sur ses systèmes et ses données est nécessaire, mais par-dessus tout, il faut contrôler les technologies utilisées.
« Plus les données sont sensibles, plus le système est complexe, plus on va être attaché à cette souveraineté »
Rafael Laguna de la Vera, CEO SprinD, lors d’ADN21
Quelle est la situation actuelle de la souveraineté des données en Europe ?
Dans l’IT, parler de souveraineté dans ces dernières années étaient illusoire. Dans un marché où les plus grands acteurs sont incontournables et américains, impossible de s’en détacher. Lorsqu’il s’agissait de proposer des services cloud à de grandes entreprises, c’était très difficile de passer par des solutions non-américaines. Ce, non seulement car les leaders du marché et donc les acteurs les plus puissants sont américains, mais aussi parce que les fournisseurs européens se basaient sur les solutions de Azure, AWS, Google, IBM…
« Le souverain est un continuum et pas un on/off »
Docteur Max Ahrens, CTO T-Systems
GAIA-X vise à fédérer et assurer l’interopérabilité des solutions cloud européennes. La prochaine génération de cloud platforms sera faite autour du edge computing. Le caractère open source de l’initiative assurera une base commune pour l’innovation, imposant des standards de qualité et de souveraineté. Avec des partenariats comme celui de T-Systems et OVH, la norme d’avoir un cloud souverain pour toutes les entreprises européennes ne saurait tarder à arriver.
Découvrez la tribune Forbes de François Baranger, CTO de T-Systems France, sur l’Europe de la Tech, la data sovereignty et GAIA-X. Cliquez-ici.