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Datacenters écologiques : réalité ou illusion ?

datacenters écologiques : une réalité ou une illusion ?

Des datacenters écologiques !? Cela peut paraître aberrant, connaissant l’empreinte carbone du digital. La digitalisation consomme des ressources et de l’énergie, mais elle peut être respectueuse de l’environnement. Voici comment.

Datacenters écologiques, neutres en carbone : c’est possible ?

T-Systems et sa maison mère, Deutsche Telekom, ainsi que des développeurs, opérateurs et les fabricants de matériel informatique travaillent d’arrache pied pour améliorer l’efficacité des datacenters, tout en essayant de réduire son empreinte environnementale. Le géant allemand des télécommunications a promis de réduire son empreinte carbone de 90% dans les dix prochaines années, et travaille étroitement avec des multinationales clientes, comme Shell ((lien)) avec cet objectif en ligne de mire. Après tout, il n’y a aucun doute que la transformation numérique continuera de consommer de l’énergie et des ressources. Cependant, comme le précise Achim Berg, spécialiste IT et Président de Bitkom « [la digitalisation] peut être conçue pour être respectueuse de l’environnement. L’élément pivot est la consommation énergétique des data centers. Le calcul est simple : le charbon et le gaz génèrent des émissions de CO2 bien plus importantes que celles de l’éolien, l’hydraulique et le solaire. Donc la digitalisation peut devenir plus écologique et durable dès lors qu’elle est alimentée en énergie par de l’électricité verte.

Qu’en est-il de l’impact économique ?

Il y a également un aspect financier à prendre en compte : la consommation annuelle en électricité des data centers allemands est d’environ 12 millions MWh, presque autant que ce qu’il faut pour alimenter Berlin en énergie pendant un an. Pour chaque MWh d’électricité utilisé, les opérateurs des data centers allemands paient 113,11 € d’impôts, prélèvements et coûts réseau. En Irlande, cela coûte moins de la moitié, à 45,76 €/MWh. Aux Pays-Bas, moins de 15% du prix allemand, à uniquement 17,08 €/MWh.

« Les coûts liés à l’électricité, qui sont très élevés en comparaison à nos voisins européens, représentent un désavantage géographique pour tous les datacenters allemands. »

Docteur Bernhard Rohleder, CEO de Bitkom

Il ajoute que les opérateurs de data centers à travers l’Allemagne « doivent et veulent améliorer leur balance énergétique » dans l’intérêt de protéger l’environnement. « Mais, au même temps, les politiques doivent prendre en considération l’importance stratégique des data centers pour la souveraineté numérique si la tendance est de partir à l’étranger ». En gardant cela à l’esprit, Bitkom a demandé une évaluation des économies qui peuvent être faites pour les datacenters les plus respectueux de l’environnement.

« Growth can also go green » – Tim Höttges, CEO DTAG

Un datacenter pionnier par T-Systems

L’énergie qui alimente les data centers est la clé pour une digitalisation respectueuse de l’environnement et écologique.

L’enceinte opérée par T-Systems à Magdeburg-Biere, dans l’état fédéral de Saxony-Anhalt, en est un exemple. Il s’agit du plus grand data center allemand et il constitue la « maison » de Open Telekom Cloud. L’établissement est certifié LEED Gold (Leadership in Energy and Environmental Design), a une capacité de stockage de plusieurs centaines de pétaoctets et est un des datacenters les plus verts au monde. En ce qui concerne l’efficacité énergétique, T-Systems est un pionnier ; avec un PUE (Power Usage Effectiveness) évalué à 1,3, le site de Magdeburg-Biere consomme près de 30% moins d’énergie que les data centers semblables : une baisse considérable des émissions de CO2.

Le datacenter de Bière est le véritable Fort Knox du cloud européen

Quels engagements ? Quelles actions concrètes ?

En ce qui concerne l’empreinte écologique de T-Systems, l’entreprise s’efforce de consolider son environnement de data centers. C’est l’action qui a l’impact positif le plus profond. Il y a six ans, T-Systems gérait 92 data centers à travers le monde. Aujourd’hui, seulement 13. Cette baisse significative a permis à T-Systems de baisser ses émissions opérationnelles de CO2 de 50%. Plus d’informations sur le plus grand data center européen

Spécifiquement à Magdeburg-Biere, le système de refroidissement permet de réduire la consommation énergétique. On le considère comme un modèle à suivre pour la prochaine génération des data centers à travers le monde. Un mélange particulier de technologie et architecture : pendant environ 300 jours par an, le refroidissement par air libre ou adiabatique maintient l’environnement à température idéale.

« Il n’y a rien de plus ici que du refroidissement par évaporation. Concrètement, l’humidité est ajoutée à l’air entrant grâce à des tours de refroidissement sur le toit. Cet air est ensuite mis dans les salles de serveurs. Nous allumons les unités de refroidissement uniquement en support pour les journées les plus chaudes de l’année. »

Johannes Krafczyk, Senior Engagement Manager chez T-Systems

Grâce à cette « astuce », T-Systems a réduit sa consommation énergétique de 30% face aux data centers qui utilisent des technologies de refroidissement conventionnel. Un point crucial, étant donné que le prix de l’électricité reste le facteur de coût le plus conséquent du datacenter. L’électricité représente, à elle seule, près de la moitié des coûts opérationnels.

Datacenters écologiques : il suffit donc de faire attention à l’électricité ?

Ce n’est pas uniquement une question d’utiliser moins d’électricité et qu’elle soit moins polluante. Il serait presque aussi bénéfique d’utiliser l’énergie thermique générée dans des réseaux locaux de chauffage. Jusqu’à présent, l’énergie utilisée était libérée le plus souvent dans l’environnement proche en tant que chaleur inutilisée. Mais ici aussi, T-Systems a l’intention de connecter le data center aux réseaux de chauffage régional, qui est développé constamment en Allemagne de l’est. Ces exemples illustrent la direction dans laquelle la transformation des data centers se dirige, prenant en compte l’edge computing et le green IT.

D’autres actions peuvent avoir un impact positif sur l’environnement, comme par exemple l’utilisation de matériel reconditionné. La production est la phase la plus polluante dans le processus de fabrication. Si l’on peut laisser de côté cette phase, notre impact environnemental est moins important. Ce qui est sûr, c’est que l’avenir est aux datacenters écologiques, la neutralité carbone est indispensable. Pensez aussi à éteindre vos ordinateurs !

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