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GAIA-X : qu’est-ce que c’est ?

Gaia-X a l'ambition d'assurer la souveraineté des données en Europe

GAIA-X : le 4 juin passé, Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, et son homologue allemand, Peter Altmaier dévoilent au grand public un projet qui se prépare depuis plusieurs mois. Une initiative européenne de construire une infrastructure fédérée et souveraine en Europe, capable de mener l’innovation dans le secteur informatique. Essentiellement, le projet consiste à mettre en place une structure pour connecter des offres via des interfaces ouvertes et créer une plateforme propice à l’innovation, tout en assurant la souveraineté des données.gaia-x projet de souveraineté des données européennes

GAIA-X : une initiative européenne pour faire face aux hyperscalers ?

Les Hyperscalers sont des entreprises avec la capacité de proposer des services de Cloud Computing évolutives. Aujourd’hui, le marché du Cloud Computing est dominé par ces entreprises : Amazon, Google, Microsoft, Alibaba, IBM et Oracle. Hormis Alibaba qui fait son entrée avec une croissance impressionnante dans les dernières années, le marché est dominé par les entreprises américaines.

Pour donner un ordre d’idée, Amazon, Microsoft, Google et Alibaba détiennent, à eux seuls, près des 2/3 du marché en question. C’est une situation qui s’explique par des investissements énormes dans l’innovation.

Sur les leaders du marché, vous l’aurez compris, aucun acteur européen. Malgré des acteurs compétitifs et des investissements très importants, les entreprises européennes n’arrivent pas à faire face à cette domination américaine à l’échelle mondiale, et avec difficulté à l’échelle européenne. Telekom (T-Systems), Atos, Capgemini, Orange Business Services, OVH sont quelques-unes des entreprises qui s’associent dans cet objectif commun qu’est une structure européenne, fédérée et souveraine.

Andromède 2.0 renommée en GAIA-X ?

Toutefois, l’objectif de GAIA-X n’est pas de faire face aux hyperscalers, ce n’est pas non plus de construire une alternative. GAIA-X ne s’oppose aucunement à des partenaires étrangers. Le projet s’ouvre aux start-ups, TPEs, PMEs, GEs, CAC-40 ou les hyperscalers précédemment cités.

En 2011, un projet du nom d’Andromède avait vu le jour en France avec cette optique. Malheureusement, le projet n’a pas abouti, malgré une forte implication du gouvernement français et des trois plus grands acteurs français de l’informatique et des télécommunications de l’époque (Thalès, Orange et Dassault Systèmes).

Gaia-X se différencie de ce projet dans la mesure où ce n’est pas une création d’un Cloud souverain ex nihilo. Sous la forme d’une AISBL, Gaia-X souhaite fédérer les infrastructures de Cloud Computing existantes, européennes ou non.

Ces services à valeur ajoutée serviraient à assurer la portabilité et interopérabilité entre les différents fournisseurs. L’efficacité énergétique, le respect de la souveraineté des données et la compliance au RGPD sont des priorités pour ce projet.

Un framework gouvernemental qui associe recherche, innovation et business

GAIA-X est initialement une initiative de grandes entreprises allemandes : Telekom, Siemens AG, SAP, ainsi que BOSCH, Deutsche Bank ou encore le Friedhelm Loh Group. Le projet intéressait et prenait de l’ampleur, jusqu’à ce qu’une union franco-allemande donne une toute autre dimension.

Le projet est dévoilé au grand public et est relayé par de très grands journaux après l’annonce faite par les gouvernements allemands et français, le 4 juin passé. Ceci n’est pas une coïncidence, les deux gouvernements travaillent étroitement entre eux et avec les entreprises, avec l’aval de la Commission Européenne, pour assurer la souveraineté de GAIA-X en Europe.

Cette initiative s’annexe à un accord franco-allemand qui prend la forme d’un manifeste, paru le 19 février 2019. Dans l’objectif de mettre en place une politique industrielle européenne adaptée aux défis du XXIe siècle.

Source : https://www.gouvernement.fr/en/a-franco-german-manifesto-for-a-european-industrial-policy-fit-for-the-21st-century

Un projet uniquement européen ?

Outre les 22 membres fondateurs (11 allemands, 11 français) et les différents partenaires, le projet est ouvert à toute entité qui souhaite participer, que cela soit en utilisant la plateforme développée, en investissant dans la plateforme pour son développement, ou, à l’image des instituts de recherche, pour contribuer à un projet innovant par exemple. Le Fraunhofer Institut, tout comme l’Institut Mines Télécom, apportent une dimension d’expertise dans les différents domaines : IA, Big Data, Cybersécurité.

Chaque partenaire apporte ses compétences, nécessaires au déroulement du projet. GAIA-X ne développe pas de Cloud européen et n’est pas une nouvelle ESN. Il s’agit notamment d’une association regroupant les grands acteurs français et allemands du numérique. D’autres acteurs apportent leurs compétences en matière de know-how et capacités. SAP, EDF, SAFRAN ou Deutsche Telekom apportent leur expérience, infrastructure et savoir-faire.

En matière de Cloud Computing, les entreprises comme T-Systems, Orange Business Services, Scaleway ou OVH peuvent être davantage mises en avant par le projet, contribuant ainsi au développement de ces entreprises européennes. A terme, cela permettra de financer plus de recherche et de développement. Ainsi des solutions plus innovantes, européennes, disponibles sur l’interface client de GAIA-X verront le jour.

Comment fonctionnerait GAIA-X ?

Comme précisé précédemment, GAIA-X prétend fédérer les infrastructures dans un seul et même endroit. Cela se traduit par un moteur de recherche où un utilisateur effectue une requête selon ses besoins. A-t-il besoin d’un cloud public ? privé ? d’une infrastructure on-premise ? d’un service venant d’un fournisseur européen ?

Dans sa requête, l’utilisateur peut spécifier les différents critères pour sa solution de cloud computing. Soit : la localisation des données, le protocole de stockage, le régime de protection des données personnelles, les normes internationales à suivre (en matière de sécurité, ou d’intégrité d’un système d’archivage, par exemple), et enfin, le type de service dont il a besoin.

Dès lors que les informations nécessaires renseignées, l’utilisateur lance la requête. Le moteur de recherche de GAIA-X fournit alors une liste des solutions qui correspondent à la requête effectuée.

GAIA-X : quand ?

Le projet est en développement. Les premiers services vont voir la lumière d’ici 2021, notamment le moteur de recherche évoqué plus haut. Naturellement, nous vous tiendrons informé·e de toutes les actualités sur GAIA-X via notre newsletter, n’hésitez pas à vous y inscrire.

En septembre 2020, OVH Cloud et T-Systems ont annoncé un premier partenariat pour adresser le marché public et les OIV.

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